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Carla Bruni

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Biographie de Carla Bruni


Si les chats ont neuf vies, la féline Carla Bruni en possède au moins deux.

La première est celle d’un jeune et splendide mannequin d’origine italienne, qui, pendant des années, a fait tourner la tête dans les milieux de la mode internationale et rêver des millions de jeunes filles.

La deuxième, tout aussi médiatique mais forçant l’admiration et le respect, est celle de l’auteur compositeur interprète qu’elle est devenue à plus de trente ans. En peu de temps, la jeune femme a fait taire tous les détracteurs qui, persuadés qu’un mannequin ne peut être que beau et superficiel, l’attendaient au tournant de la chanson. Une chanson qui lui va si bien.

Top-model

Née à Turin, en Italie, le 23 décembre 1968, Carla Bruni s’installe à Paris dès sa plus tendre enfance avec ses parents, son petit frère, et sa soeur, l’actrice Valeria Bruni-Tedeschi. Rien ne la prédispose aux podiums et au strass. Bien au contraire, elle baigne dans un milieu culturellement riche, entre sa mère pianiste, son grand-père mélomane, et un père qui, à ses moments perdus, écrit des opéras.

Ses études la mènent vers les Arts et l’Architecture, mais remarquée avant tout par son physique, et se rendant compte qu’elle peut aussi en vivre, elle abandonne tout à dix-neuf ans pour se lancer dans le métier de mannequin.

Sous contrat avec l’agence City Models, elle commence alors une vie de rêve et de paillettes. Elle fréquente les plus grands mannequins (Linda Evangelista, Noemie Campbell et Karen Mudler qui devient aussi sa meilleure amie), travaille pour les couturiers les plus talentueux et les plus exigeants (Lagerfeld, Lacroix, Galliano, Saint-Laurent, Dior, Rykiel, etc.), et représente la culture et la mode françaises dans le monde entier.

Un métier difficile mais qui offre de nombreuses compensations. Ainsi la voit-on aux bras des plus grandes stars: de Mick Jagger à Eric Clapton, de Donald Trump à Vincent Perez, la belle fréquente avec plus ou moins d’intimité les hommes les plus riches ou les plus séduisants de la planète. Aussi ne voit-on en elle qu’une poupée superficielle, sans imaginer un instant son potentiel artistique.

C’est mal connaître cette grande brune d’un mètre soixante seize, qui entre deux défilés compose et écrit ses premières chansons sur sa guitare. Les contrats qu’elle signe avec les agences les plus prestigieuses ne sont qu’une source de revenus (que l’on estime tout de même à plus de 2 millions de dollars par an !). Sa véritable passion, c’est la musique.

Julien Clerc

Il faut attendre 1999 et sa « retraite » pour que la jeune femme offre ses premières compositions à Julien Clerc. Six titres qui paraissent sur l’album Si j’étais elle du chanteur français, et qui offrent à la jeune femme l’opportunité de transformer sa vie.

Très vite, elle change définitivement de fusil d’épaule et fait la connaissance de Louis Bertignac, ex membre de Téléphone. Guidé par le chanteur, Carla construit un univers musical original, sensible et intelligent, porté par une voix à fleur de peau, légère et cassée.

Quelqu’un m’a dit

Après un enfant en 2001 avec son compagnon Raphaël Enthoven, elle enregistre son premier album en 2002 avec l’appui de Bertignac et la collaboration de Leos Carax et de Serge Gainsbourg à qui elle emprunte le titre La noyée.

Pour tous ceux qui s’attendaient à un caprice de star, la surprise est énorme. Douze titres de grande qualité suffisent à porter aux nues l’ex-mannequin et à la ranger parmi les nouveaux espoirs de la chanson française. L’album est une révélation et se vend à des centaines de milliers d’exemplaires. Exit son passé de femme-objet, Carla apparaît à la Une de tous les magazines, vêtue de jeans et sans paillettes.

Bercée par Barbara, Brassens ou Gainsbourg (dont le Laetitia n’est pas sans rappeler le Raphaël de Carla Bruni), la jeune chanteuse nous promet un bel avenir musical. Son écriture est simple mais révèle une sensibilité proche des Biolay, Keren Ann ou autres Delerm. Sans doute une des plus agréables reconversions de ces dernières années.

Carla Bruni-Sarkozy

Carla Bruni a choisi le patronyme Carla Bruni-Sarkozy comme nom d’usage depuis son mariage avec Nicolas Sarkozy (président de la république française de 2007 à 2012) le 2 février 2008.
zicactu.com

Discographie

Discographie de Carla Bruni

Albums
2020 Carla Bruni
2017 French Touch
2013 Little French songs
2008 Comme Si De Rien N’Etait
2007 No Promises
2002 Quelqu’un m’a dit

[cherry_tab title= »Entretien »]
Carla BruniCarla Bruni, après avoir fait taire les critiques qui lui présidaient un beau plantage quand ils ont su qu’elle allait s’attaquer à la musique, se retrouve avec son nouveau projet -adapter en chanson des poètes du XIXème siècle-, en proie au scepticisme ambiant. Mais comme la première fois: bis repetita: elle gagne son paris. Et haut la main.

Zicactu: Si je commence par vous dire que « No Promises » est une belle ‘surprize’ ?

Carla Bruni: (rires) merci !

Zicactu: Y a-t-il eu des inconscients qui vous ont dit « surtout ne fait pas ça » ?

C. B.: Oh oui ! En général globalement, quand les gens me demandaient ce que je faisais, je leur répondais que j’étais dans l’écriture d’un album ou en train de finir l’enregistrement, mais notamment en France, quand je disais que c’était un album en anglais, cela engendrait une perplexité ou un désintéressement. Ou alors de la curiosité pour les gens plus ouverts. Mais généralement un changement de langue laisse perplexe en soi. Mais vous savez, j’ai toujours changé de langue dans ma vie, cela ne fait pas le même effet vu de l’intérieur.

Zicactu: Ce mélange des cultures, des arts en général, vous correspond bien ?

C. B.: C’est à dire que tout le monde me parlait d’une certaine audace. Alors que je le prenais comme un enrichissement. C’est un mélange de langues, d’époques, c’est drôle et ludique. C’est fascinant en quelque sorte.

Zicactu: C’était vraiment trop compliqué de reproduire la formule du premier disque ?

C. B.: Oui car ce n’était pas du tout une formule ! Il y avait une spontanéité, une légèreté car pour le coup, j’étais libre comme l’air pour ce premier opus. Personne ne me demandait si j’étais prête, où j’en étais. Le premier disque était comme… un très heureux hasard. Par contre, je fais toujours des chansons de la même manière, que ce soit avant ou après le succès. Donc j’ai effectivement trouvé une manière de « faire de la musique » plus qu’une formule. Je me mets à écrire mes chansons et j’y passe tout mon temps. Je me mets au boulot quand je le décide. Pendant ces 3 mois à peu près de cogitation, je ne fais que ça. Que des chansons… Je me mets à la disposition de ce que j’imagine créer. Ce qui en ressort par contre, ce n’est pas envisageable. J’adore écrire en français, ce n’est pas tant que je n’ai pas réussi à le refaire, c’est surtout que j’avais pas grand chose à dire. C’est dans le sens que je manquais de substance. Dans la forme, j’aurais toujours pu y mettre quelque chose avec de la malice. Mais dans le fond du fond, rien. Le premier album j’avais vraiment envie de chanter, de dire ces choses.

Zicactu: Qu’est ce qu’il vous faut pour « créer » et « produire » ?

C. B.: Oh… il me faut un angle, un biais. Il faut vraiment que ce soit fervent et passionné. Mais c’est pareil pour tout le monde, quoi que l’on fasse.

Zicactu: Au début, vous pencher sur les poètes et poétesses et les adapter ne devait être qu’une partie de votre second disque ?

C. B.: C’était une idée qui venait après les chansons. J’ai mis 4 ou 5 poèmes en musique. Comme un mouvement. Au bout de ces 5 là, j’en ai cherché d’autres. Les premiers me sont venus très spontanément.

Zicactu: Vous les avez cherchés de quelles manière, les autres ?

C. B.: En tournant les pages (rires).

Zicactu: Il y a une unité de temps dans votre disque ?

C. B.: Oui, qui est sûrement donnée par la musique et la période littéraire. Une période purement romantique dans le sens du romantisme ancien. Pas le mot qu’on utilise pour qualifier quelqu’un. C’était sûrement l’une des plus belles périodes de l’histoire de l’art.

Zicactu: Qui correspondait aussi à une idée très contemporaine du rapport entre les hommes et les femmes ?

C. B.: Déjà très moderne effectivement.

Zicactu: Le travail d’adaptation a-t-il été finalement plus difficile que de produire vos propres textes ?

C. B.: Non mais il était difficile à expliquer. Mes propres textes s’expliquent d’eux-mêmes. Ils disent quelque chose que les gens ont compris, saisis, je n’en avais plus rien à en dire. Ils étaient très explicites. Tandis que ces poèmes sont mystérieux. Ils échappent à la réalité. Il y a comme un secret dans un poème. Ils sont plus profonds que des textes de chansons. Beaucoup mieux écrits aussi. Moins accessibles.

Zicactu: Yeats par exemple est très onirique, l’adapter n’a pas du être simple ?

C. B.: Ecoutez j’ai tellement aimé faire ça, je l’ai senti tout de suite que… pfff… j’ai adoré. « Before the world was made », ces phrases… whaou !

Zicactu: On peut d’ailleurs vous remercier de ne pas les avoir adaptés en français ?

C. B.: Oh, je n’aurais pas osé ! Vous savez, cela aurait été une trahison. Quelle que soit la langue choisie, les poèmes doivent se garder dans leur langue.

Zicactu: Ne pas devoir fixer votre attention sur les textes, vous a-t-il amenée à être pointilleuse ailleurs ?

C. B.: Assez. Forcément, on est concentré sur la musique. Avec Louis (NDLR: Bertignac), nous avons été pointilleux en essayant de garder la tranquillité du premier album. Dans toutes les étapes: de l’écriture à la maquette jusqu’au disque et l’enregistrement final. On a voulu garder cette fluidité, ce bonheur du premier album. C’est un peu plus blues, on a plus travaillé la musique sur cet album: moi comme lui. J’ai dit à Louis qu’il n’était pas du tout un rocker mais un jazz-man (rires).

Zicactu: C’est vous la rockeuse ?

C. B.: Ha ! Mais je ne me lâche pas assez pour rentrer dans la peau d’une rockeuse. J’ai regardé hier un reportage sur Édith Piaf et ça c’est une rockeuse. Je dirais même Joe Strummer ! C’est dingue.

Zicactu: Vous parliez d’une romantique, en voilà un exemple ?

C. B.: Je ne sais pas avec quoi elle chantait, mais ça devait être plus que ce que tout le monde a.

Zicactu: Vous avez demandé à Marianne Faithfull d’être une sorte de coach pour votre nouvel album ?

C. B.: D’abord je l’adore, je la connais et je lui avais parlé du projet. Elle a une culture poétique et littéraire universelle. C’est sa passion. Elle lit avec une intelligence supérieure. Donc je lui ai demandé de faire des petites sections de travail qui ont finalement duré deux mois. Je dois vous dire aussi que c’était pour le plaisir (rires) car c’est le pied de bosser avec elle ! On travaillait mais qu’est-ce qu’on rigolait.

Zicactu: Les poétesses que vous avez fait vôtres, ont toutes eu une vie très difficile, est-ce dû à votre avis à leur qualité de femme ou de poète ?

C. B.: Sans doute qu’il fallait choisir à l’époque entre les deux. Finalement ce sont des femmes qui ont été seules mais accompagnées par leur écriture. Peut-être l’ont-elles choisi ? Ou alors c’est la vie ? Mais elles n’étaient pas que tristes et bafouées par l’existence, notamment Dorothy Parker qui a eu au début de sa vie, une histoire lisse et pleine d’amour mais qui a simplement finit sa vie très seule.

Zicactu: Il y a comme une malédiction tout de même, à votre avis doit-on souffrir pour écrire un poème ou faire un disque ?

C. B.: Je crois que l’on souffre tous. Pas seulement ceux qui l’expriment. Certains l’expriment comme une habitude. Certains savent compter ou courir et d’autres savent écrire. C’est un terrain qu’on se donne pour jouer, avec lequel on a une proximité. Moi je suis allée vers la musique car j’en suis proche. Je ne me mettrais pas à peindre. Je ne voudrais pas toucher à l’inconnu. La souffrance est une partie de la vie à laquelle personne n’échappe. Mais ce n’est peut-être pas la souffrance qui motive, je pense que c’est sa transformation qui entre en jeu pour vivre mieux.

Zicactu: Faut-il être impudique quand on est chanteuse ?

C. B.: Un petit peu peut-être… surtout que l’on s’expose avec la voix. Avec la musique aussi mais la musique protège plus qu’elle ne livre la personne. Les mots sont souvent quelque chose d’impudique. D’emblée c’est personnel. Mais je pense que monter sur scène c’est avant tout avoir envie de montrer quelque chose.

Zicactu: Pour vous, il y a une sorte de revanche par rapport au regard des autres ?

C. B.: Il y a eu un changement de place. Passer du regard à l’oreille, c’est pas rien. Car l’oreille est pas mal reliée au coeur. La musique fait des souvenirs comme le parfum. Je suis passée de la personne abstraite à la personne concrète. Le fait d’écrire mes chansons est prépondérant. Ca m’autorise à chanter. Je n’aurais pas commencé sinon. Ce premier disque, j’en suis très fière.

Zicactu: Vous allez remonter sur scène ?

C. B.: J’espère. C’est dans le programme, mais j’ai plus de voyages que prévu avec ce disque. Car je dois aller le défendre dans d’autres pays. C’est beaucoup plus de travail.

Zicactu: Votre projet d’album franco-italien avance-t-il ?

C. B.: Il est en fin d’écriture. J’ai eu grâce à « No Promises » une sorte de retenue salutaire envers l’écriture.

Zicactu: Le succès de « Quelqu’un m’a dit » n’était-il pas exagéré ?

C. B.: Attendez, laissez moi vous répondre bien… Je l’ai trouvé inespéré (rires). Je ne peux pas vous dire exagéré car cela m’a fait tellement plaisir (rires). Si j’étais honnête dans le fond de mon coeur, je vous dirais « non ». Je l’ai trouvé miraculeux et un peu inquiétant. Inquiétant car j’ai bien vu que cela dépassait le stade de l’engouement habituel d’un disque. Ca m’a même dépassée moi même. Pour moi, au delà de 400 personnes qui achètent un disque c’est déjà dingue. 400 personnes, ça peut être les copains de vos copains, votre famille et des curieux. Bon je sais que si j’avais atteint cette limite de 400, je n’aurais plus jamais signé (rires). Quand j’ai demandé à Naïve le nombre de disques pour le premier jour de sortie, ils m’ont dit 10.000 ! Ce qui est énorme. Je pense que d’être connue comme mannequin m’a amené à avoir plein de presses. Je pensais que ce serait une catastrophe, je ne pensais pas que 10.000 personnes allaient sortir de chez elles pour acheter ce disque. Les chiffres dont ils m’ont parlé, après, je ne les entendais même pas. On était stupéfait. C’était comme une vague, elle partait sans moi. En plus, j’étais de plus en plus nulle pour la jouer car j’étais écrasée par la pression. J’avais écrit des chansons dans ma chambre de bonne et d’un coup, je me retrouvais au Zénith pour les Victoires de la Musique. J’ai d’ailleurs cru me liquéfier.

Zicactu: En plus devant un public difficile ?

C. B.: C’est pas tellement ça. Du point de vue du métier, je n’étais pas du tout prête. Je suis quelqu’un de très appliqué. Ca ne se voit pas, mais je travaille beaucoup. Je suis une laborieuse. Même si « Quelqu’un m’a dit » fut très léger à faire.

Zicactu: Et le nouveau: la même impression ?

C. B.: Un peu moins légèrement. Ne serait ce qu’absorber par la musique, l’ambiance, les poèmes mais quand même assez ludique.

Zicactu: Vous avez utilisé MySpace pour faire découvrir vos nouvelles chansons, c’est une idée à vous ?

C. B.: La maison de disques ne voulait pas forcément le faire. Moi j’en avais très envie car cela me fascine MySpace. J’ai trouvé que c’était une espèce d’ouverture sur quelque chose d’intérieur. Donc nous en avons parlé ensemble. Cette maison de disque est exquise. Un disque dans une autre langue aurait pu les fâcher alors que là ils ont toujours été ravis, contents, encourageants. Ils vous accompagnent.

Zicactu: Pour terminer, je voulais savoir si cela vous arrive souvent de lire dans cette position comme sur la pochette ?

C. B.: (Rires) Non ! Jamais. Je lis avachie.

Propos recueillis par Pierre Derensy

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