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Étienne Daho

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Biographie de Etienne Daho

etienne-daho1Étienne Daho est né le 14 janvier 1956 à Oran, en Algérie, où il vit jusqu’à l’âge de 6 ans. Au début des années 60, sa famille s’installe à Rennes. A 19 ans, il commence à fréquenter le milieu rock et compose quelques titres. Après son bac, il prépare une licence d’anglais à la faculté de Rennes puis laisse tomber au profit de sa passion pour la musique.

Le 14 juin 1979, en dépit d’une timidité maladive, il découvre la scène lors des Transmusicales avec son groupe « Entre les deux fils dénudés de la dynamo ». En juin 80, sous le nom d’Étienne Daho Junior, lors des deuxièmes Transmusicales de Rennes, il interprète cinq chansons avec le hoquet !

Mythomane

Suit un tout premier 45 tours Cow-boy sous le petit label CBH. Repéré par Virgin, label anglais en plein développement à cette époque en France, il signe un contrat sous le nom définitif d’Étienne Daho. Premier album français pour Virgin et premier album pour Étienne.

Mythomane sort en décembre 1981. La presse s’enflamme mais les ventes restent confidentielles. Un public peu nombreux mais fidèle et passionné commence à se former. En 1982, Le grand sommeil, son nouveau single, passe fréquemment à la radio et s’exporte dans une compilation « Made In France » aux États-Unis.

Deux ans plus tard, son deuxième album La notte la notte est un succès immédiat. Étienne Daho devient une véritable vedette. Son public séduit s’embarque pour un Week-end à Rome en septembre.

Tombé pour la France

Daho nous revient en 1985 avec le single Tombé pour la France, clippé par Jean-Pierre Jeunet. Il connaît un énorme succès. Le 18 mars, Daho triomphe à l’Olympia. A star is born. Il est nominé dans la catégorie « Espoir de l’année » aux Victoires de la Musique.

En 1986, son nouvel opus, Pop Satori, est disque d’or en septembre. Epaule Tattoo et Duel au soleil deviennent des hits. On voit se développer une véritable « Dahomania » autour de l’artiste qui constitue désormais le chef de file de la mouvance pop française des années 80.

Enregistré à Londres en 1988, l’album très attendu Pour nos vies martiennes est certifié disque d’or le jour de sa sortie ! Le titre Des heures hindoues est désormais un classique.

Paris Ailleurs

En 1991, Daho se fend d’un nouvel album, Paris Ailleurs, déclaré disque d’or avant même sa sortie grâce aux pré-commandes. Cet opus marque un véritable tournant dans sa carrière. Il est salué comme étant l’album de la maturité et reçoit de la part du public et des médias un accueil très chaleureux. Dans l’année qui suit, les cinq premiers titres sont tous des tubes à commencer par Saudade.

Eden, magnifique synthèse entre groove, jungle, pop et bossa nova, voit le jour en 1996. Dès sa sortie, il est certifié album d’or et nominé dans la catégorie « Album de l’année » aux Victoires de la Musique.

En 2000, Étienne Daho agrémente sa discographie d’une nouvelle oeuvre, Corps et armes. Le chanteur présente ce CD comme plus proche de lui, plus sobre, allant vers l’essentiel.

zicactu.com

Discographie

Discographie de Etienne Daho


Albums
2013 Les Chansons de l’innocence retrouvée
2009 Daho Pleyel Paris
2007 L’invitation
2005 Sortir ce soir
2003 Réévolution
2000 Corps et armes
1998 Best of singles
1996 Eden
1995 Réserection
1993 Daholympia
1991 Paris ailleurs
1988 Pour nos vies martiennes
1986 Pop satori
1984 La notte La notte
1981 Mythomane




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Étienne DahoQue voulez-vous ? Quand on a la grâce et la formule pour la faire perdurer pendant 2 décennies, on ne peut être que sous le charme d’une rencontre avec Etienne Daho. Daho et son « Invitation » à parcourir son dernier album et sa carrière.

Zicactu: Avant de parler de votre invitation, je voulais vous demander si vous aviez eu le temps d’écouter « Tomber pour Daho » un album de reprises de vos chansons ?

Étienne Daho: Bien sûr… ça m’a beaucoup touché. Évidemment, j’étais surpris mais c’est le propre même des reprises: c’est qu’elles sont kidnappées, réinterprétées par la personnalité des gens qui les ont reprises. Bizarrement je trouve qu’il y a une espèce de cohérence alors que ce sont des productions différentes, des univers différents. Ce sont d’abord des artistes que j’aime beaucoup et que je respecte. Je suis très flatté et fier en tout cas.

Je me permettrai de dire que je préfère l’original tout de même…

C’est différent. J’aime beaucoup « Promesse » par Daniel Darc, le duo Biolay-Eli Meideros. Normalement, ce genre de chose arrive lorsque l’on est mort (rires). C’est hyper agréable de sentir que l’on a laissé une place et marqué de sa griffe quelque part la culture musicale.

Pour revenir à vous, j’ai l’impression que lorsque vous produisez les autres, vous offrez votre griffe en cadeau, attendez-vous la même chose des producteurs qui viennent sur vos disques ?

Sur ce dernier en tout cas, je voulais retravailler avec Edith Fambuena car nous avions travaillé ensemble une fois sur « Paris Ailleurs » dans les années 90, elle était toute jeune… même pas productrice mais j’avais confiance en elle au grand dam de ma maison de disque qui ne comprenait pas mon choix et prenait ça d’un très mauvais oeil. Entre-temps, elle a beaucoup travaillé, elle dit d’ailleurs qu’Étienne Daho, c’est l’école la plus dure. C’était bien de se retrouver avec sa maturité d’aujourd’hui et mon envie. On a fait l’album à deux. On est très confortable ensemble. Il n’y a jamais de conflits d’égo et c’est très important pour moi. Le conflit de pouvoir sur un disque, cela m’est arrivé une fois, pour une production que j’ai faite et c’est une désolation. Je tenais donc à ce qu’elle m’accompagne dans une vision très précise de ce que je voulais faire pour ce disque.

L’album a été enregistré entre Londres, Paris, Barcelone et Ibiza qui sont un peu vos résidences préférées ?

En fait, ce sont mes maisons. Ca parait prétentieux de dire ça mais c’est la vérité. Je pense que les micros captent vraiment ce qui se passe dans une maison ou dans un studio. Là j’ai vraiment donné une intimité extraordinaire vu que la batterie était dans mon salon. Ca a capté toutes les énergies qui séjournent chez moi. C’est une maison tout en bois, avec beaucoup d’espace qui sonne très bien. Ce qui est une chance car nous avons fait toutes les batteries, les basses, les cuivres, les choeurs, les guitares. L’acoustique était excellente et cela nous permettait de rester longtemps. Par exemple pour la batterie cela a pris 5 semaines. Car nous avons commencé par les batteries voix. Ce qui est difficile à faire car lorsque l’on est chanteur, on a besoin d’une harmonie pour chanter. Alors que là, j’avais le minimum. Mais cela nous a permis de faire un album avec 2 axes: l’axe de la voix, des mots et donc de l’émotion et l’axe de la batterie qui est le battement de coeur, qui est la vie.

Je pense d’ailleurs que c’est votre album le plus rythmé par la batterie ?

Oui, c’est Philippe Entressangle, qui va aussi m’accompagner sur scène, qui a fait toutes les sessions de batterie. C’est quelqu’un que j’adore comme artiste et comme homme, il est tout bonnement extraordinaire. Il y a un deuxième musicien qui est sur l’album et pour qui j’ai autant d’affection, c’est Marcello Giuliani… J’ai un groupe extraordinaire… Sincèrement, c’est formidable de bosser avec eux.

Vous semblez enfin, non pas accepter, mais affirmer d’être à la fois un artiste du soleil et de l’ombre ?

On me l’a dit et souvent à cause de la pochette. Souvent on fait des choses de manière inconsciente. Mais je n’ai pas beaucoup de zone d’ombres vous savez, je suis beaucoup plus bon vivant, épicurien et amoureux de la vie que l’image que les gens ont de moi.

La contradiction est pratiquement perpétuellement au coeur de vos albums ?

Comme tous les êtres humains. C’est la contradiction qui fait une personnalité et une unité. Je peux être extrêmement extraverti et à la fois très réservé.

Les gens qualifient votre disque d’apaisé mais moi je trouve qu’il est au moins aussi dur qu’Eden ?

« Eden » n’était pas un disque dur. Il parlait de la vie, de la fascination de la vie. « L’invitation » est sur le même mode. Avec une chose en plus: l’invitation à bouffer la vie, à se lâcher, la vie est trop courte, il est indispensable de foncer… L’invitation, c’est aussi de se sentir convié à la vie parce qu’on vous tend une main bienveillante. Ce banquet, c’est la vie. C’est très épicurien. C’est un disque lucide, poétique, mais qui est un encouragement à faire ce que l’on veut. Il est peut-être moins frivole…

Vous semblez plus monter une montagne que la descendre ?

On est certainement sur le versant ascendant. Vous avez entièrement raison.

Je voulais savoir si je pouvais vous comparer à Dieu dans « L’adorer » au vu du langage lexical très biblique ?

La spiritualité a une place très importante. Pas avec un objet de culte, je ne parle pas de religion. Je me suis toujours senti relié à quelque chose de différent. C’est aussi pour ça que j’écris. L’écriture est toujours un moment d’hypnose. Le son et la musique sont par contre très précis dans ma tête. Je ne me pose jamais de questions sur ce sujet: je parle là d’arrangement, je sais exactement ce que je dois faire, je trouve les notes tout de suite. La manière dont je gère ma vie et ma carrière est basée sur l’intuition quasi animale. Mais faire un album chez moi, c’est quelque chose qui met longtemps à venir très vite (rires).

Le temps a beaucoup joué donc ?

Oui. Il est arrivé au bon moment. « Réévolution » était un moment de beaucoup de perturbations dans ma vie dans le sens positif de la chose. Je n’aime pas dire « faire du ménage » mais j’ai modifié des choses et changé des énergies.

Est-ce que « La vie continuera » est l’intrus du disque ?

Au niveau du texte, il est à sa place. Maintenant c’est un titre dont les arrangements sont volontairement très sixties. C’est un système avec une guitare qui tourne. C’est une chanson paradoxale: un texte sombre et dur avec une musique très légère. La sensation qui arrive est très particulière. C’est pratiquement un twist sous Lexomyl. J’aime bien qu’on attende plusieurs écoutes avant que l’on rentre dans mon disque ou dans mes chansons.

Appartient-on a l’endroit qui nous a vu naître ?

C’est très possible. Je le pense de plus en plus. Une amie psychologue à la lecture et à l’écoute de mon disque m’a parlé d’une chose importante à quoi je n’avais jamais pensé: c’était la sensation de l’exil. Je n’y avais jamais pensé car je passe mon temps à courir et à changer d’endroits. Dans mon album, il y avait nettement la sensation d’exil. En même temps, j’ai l’impression que tout ce dont j’ai besoin est en moi. Je suis une sorte de valise avec les gens que j’aime, les endroits que j’aime. J’ai beaucoup de mal avec l’engagement et être statique ce serait peut-être trop dur à vivre. Pourtant la musique est un engagement total. Je peux faire passer la musique avant tout le reste… c’est difficile de faire passer la musique au second plan. C’est comme un truc monacal.

Pouvez-vous me parler de ce « Be My Guest Tonight » ?

C’était un projet de pleins de reprises éclectiques qui allait de Billie Holiday aux Libertines. J’ai travaillé avec mon guitariste de la dernière tournée. Finalement c’est un album que j’ai laissé de côté mais il reste un bout de ce disque avec cet EP. Une sélection de chansons que j’avais répétées et enregistrées. Et ce « bonus » accompagne très bien l’album. Ce sont des compléments à ce que je dis. J’ai toujours aimé transmettre et partager. Quand je fais une reprise, c’est comme lorsque je faisais des cassettes ado pour mes amis. Par contre, je ne suis pas psychopathe car je ne suis pas collectionneur de disques (rires).

Vous vous êtes mis au MP3 ?

J’achète très peu de disques. Il n’y a pas des millions de disques qui accompagnent votre vie, au mieux il y en a… hum… 150 (rires). Dans pleins de genres différents, il y a des disques qui m’ont construit, qui m’ont ouvert l’esprit. J’aime beaucoup les avoir en vinyle. J’utilise le format MP3 pour son côté pratique mais je n’aime pas le son. Quand vous aimez la peinture, vous exercez votre oeil en regardant des tableaux et leurs couleurs; quand vous êtes musicien, vous écoutez la musique avec le meilleur son possible. Ecouter un MP3, c’est comme écouter une photocopie. C’est frustrant.

Je vais faire mon méchant de service mais pourquoi ressortir un album quelques mois après avec des bonus ?

C’est tout simple. Ce ne sont pas des bonus. Au départ, j’aurais naturellement préféré que tout sorte en même temps et qu’on puisse choisir. Maintenant, il y a des impondérables de temps, de dates. Alors l’album va sortir, après une guerre sans merci avec la maison de disque en double vinyle. Il y a une version Ultimate qui va sortir avec le Daho-Show en plus que j’ai enregistré pour la télévision après la 1ère sortie de l’album. Il y aura une galette son et une galette image avec tout l’album, « Be My Guest Tonight », les duos du show avec notamment Air, Bashung, Charlotte Gainsbourg. Malheureusement pour le sortir, il fallait attendre la date de la première diffusion à la télé. En même temps, cela permet de sortir un bel objet avec tout. C’est un objet de luxe véritablement. Et le DVD du Daho Show sort à part si les gens ne veulent pas se racheter la totale alors qu’ils en ont déjà la moitié.

Pour terminer, quelle est l’invitation que vous ne pourriez refuser ?

Invitation à faire la fête toujours ! À chanter avec un artiste que j’aime, à produire un artiste que j’aime… une invitation à dîner. Je refuse finalement peu de choses.

Et celle à laquelle vous échapperiez toujours ?

Celles qui nous achètent à coup de téléphone portable en cadeau (rires).

Propos recueillis par Pierre Derensy

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