Les machines absurdes

William Sheller : Les machines absurdes


Les machines absurdes

William Sheller

Album CD – 2000 – Universal

Quel talent, monsieur Sheller ! Décidément, ceux qui pensent encore à Un homme heureux ou Donnez-moi madame s’il vous plaît quand on leur dit Sheller ont raté de grands moments de musique.

Avec Les machines absurdes, William vous donne une chance de vous refaire. Voilà un CD à la fois attendu et redouté par les fans. Si Sheller est capable du meilleur, il l’est parfois du pire aussi.

Son nouvel album est dans la lignée de ses grands classiques. Il reste constant sans l’être trop non plus. Les machines absurdes donne des frissons. Dans Athis, on retrouve les ténèbres de C’est l’hiver demain. Dans Moondown, la tension de Le capitaine, et dans To you le lyrisme de Basket-ball. Il y transparaît le talent et la personnalité d’un personnage énigmatique.

Loin d’être décalé, Sheller est plutôt hors du temps, enfermé dans un autisme artistique [Souhaiteriez-vous savoir tous les mystères qui sont cachés sous mes atours?] (Sunfool), mu par un besoin apparemment viscéral de faire de la musique, et non du show-business comme d’autres. Sa voix très particulière et son vocabulaire presque désuet […gilets brodés d’argent…] (Moondown) sont les ingrédients d’un cocktail qu’on aime ou qu’on recrache tout de suite.

Sheller a gardé son style, sa musique splendidement classique et mystique, ses arrangements traditionnels nappés de synthétique. Le son des violons (le merveilleux Sunfool) et autres cordes frottées rappellent à ceux qui l’auraient oublié qu’il n’y a pas que le violon de Louise Attaque.

Ne pas aimer Sheller est une chose. Ne pas connaître Sheller est une erreur. Et pour le découvrir, Les machines absurdes est certainement l’album adéquat. Pour une fois qu’on tombe sur un artiste « populaire » dont la musique est de qualité… mais moins de quantité (38 minutes seulement).

zicactu.com

Liste des titres :

Parade (Le bel adieu)
Indies (les millions de singes)
To you
Moondown
Sunfool (une solitude ordinaire)
Athis
Misses Wan
Enygma song
Les machines absurdes
Chamberwood (La vilaine maison)

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