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Yann Tiersen

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Biographie de Yann Tiersen

yann-tiersenPur breton, Yann Tiersen est né à Brest le 23 juin 1970. Pas tellement passionné par l’école, il apprend le piano et le violon au conservatoire de Rennes dès l’âge de six ans. Une ville musicale par excellence qu’il quitte en 1993 pour Nantes, afin d’étudier la direction d’orchestre. Pourtant, il est plutôt attiré par le rock et des groupes comme Joy Division font partie de ses principales influences.

Transmusicales

Après avoir composé différentes oeuvres à destination du théâtre ou du cinéma, il sort son premier album, La valse des monstres. En 1995, il est révélé par les Transmusicales de Rennes, dans la ville qui l’a vu grandir, et mêle de nombreuses sonorités. La musique de Yann Tiersen est inclassable, mais on pourrait essayer de la décrire comme le chaînon manquant entre la musique traditionnelle bretonne, le rock et Erik Satie…

Festival d’Avignon

Ses représentations scéniques sont plus proches du théâtre et c’est presque tout naturellement que Yann Tiersen se produit dans le cadre du festival d’Avignon en 1996. Cette même année, arrive son second album, Rue des cascades, dont quelques titres s’appuient sur la voix cristalline de Claire Trichet. C’est le premier de ses disques dans lequel le chant s’invite, lui qui est avant tout musicien et certainement pas interprète.

Le phare

Cependant, malgré de bonnes critiques, ces deux premiers opus ne se vendent pas très bien. Il faut attendre l’année 1998 et la sortie de l’album Le phare pour qu’il se révèle pleinement au grand public. Il se lance à son tour au micro et y invite Dominique A. Il dévoile également ses talents d’homme-orchestre car il y joue de la marmite, des casseroles, du tam-tam, du violon, de la guitare, du banjo, du clavecin, de l’accordéon, de la mandoline, du piano, du mélodica… Inclassable !

Black Session

Une troisième livraison que l’on peut qualifier de bretonne puisqu’en partie enregistrée sur l’île de Ouessant, au large de Brest. Notre homme en profite pour revenir en vedette aux Transmusicales de Rennes, en fin d’année, avec une pléiade d’invités. Pour ne citer qu’eux, Dominique A, les Têtes Raides, Mathieu Boogaerts, Bertrand Cantat (Noir Désir) et Neil Hannon (Divine Comedy). Une soirée immortalisée dans le CD Black Session.

Sans papiers

Yann Tiersen est ensuite contacté par le cinéaste Erik Zonca pour la bande originale de « La vie rêvée des anges ». C’est son premier grand succès pour le septième art. Dans la foulée, il publie Tout est calme, enregistré dans son appartement parisien en 1999 avec les musiciens du groupe The Married Monk. C’est avec leur batteur et leur guitariste qu’il part en tournée européenne puis asiatique. Il participe ensuite à un disque en solidarité envers les « sans papiers » au sein du collectif GISTI.

Juliette Gréco

A la fin des années 90, il se consacre à divers projets, propose une compilation de divers artistes de son propre label, Ici d’ailleurs, puis collabore avec le groupe de hard rock Bästard et avec Francoiz Breut. Il attaque le nouveau millénaire avec une première partie de Juliette Gréco à Londres et repart en studio. Un cinquième album très attendu qui comporte encore de nombreux invités.

Amélie Poulain

L’absente sort en avril 2001 et on y note les présences de Dominique A, Neil Hannon, Lisa Germino et de la compagne de Yann Tiersen, l’actrice Natacha Régnier, rencontrée dans le film d’Erik Sonca en 1998.

C’est le grand écran qui va lui apporter la consécration. Il est en effet l’auteur des musiques du film de Jean-Pierre Jeunet « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » qui est le triomphe cinématographique de l’année. Cette bande originale s’est depuis écoulée à quasiment un million d’exemplaires et lui a valu une Victoire de la Musique puis le César du genre en 2002…

C’était ici

Yann Tiersen reprend alors le chemin de la scène, son exercice préféré, engageant notamment d’anciens musiciens de William Sheller. Il fait ainsi le tour des principaux festivals de France, du Printemps de Bourges aux Eurockéennes de Belfort et donne trois représentations à l’Olympia puis se produit au prestigieux Royal Albert Hall de Londres. De tous ces concerts, il reste une trace dans le double live C’était ici.

Good Bye Lenin !

En 2003, Yann Tiersen poursuit dans cette voie qui lui a tant réussi en signant le thème principal du film de Wolfang Becker sur la chute du mur de Berlin, « Good Bye Lenin ! ». L’année suivante, il décide de travailler avec la chanteuse Shannon Wright pour un album commun. Il paraît sous leurs propres noms et est le prolongement d’une rencontre qui s’était faite quelques mois plus tôt sur la scène du Café de la danse, à Paris.

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Yann Tiersen fonde aux côtés de Lionel Laquerrière et Thomas Poli un nouveau projet orienté musique électronique et synthé nommé ESB (pour Elektronische Staubband).
Le trio se produit lors de plusieurs festivals européens, notamment la Route du Rock à Saint-Malo en 2012, avant de sortir un album dans les conditions live en 2013, Thoré Single Club, et d’enregistrer un album l’année suivante pour une parution le 26 octobre 2015.

Pour les 100 ans des films Fantômas, la société de production Gaumont lui demande de composer une nouvelle bande originale qui accompagnera les films muets.
Le 31 octobre 2013, Yann Tiersen jouent en direct pendant 6 heures cette nouvelle bande originale au théâtre du Châtelet à Paris.

Le 19 mai 2014, Yann Tiersen sort un huitième album studio, Infinity, enregistré à Ouessant et en Islande.

Entre septembre 2015 et mars 2016, il suit une formation intensive pour l’apprentissage de la langue bretonne en six mois, dispensée par l’organisme Stumdi.
Cette maîtrise du breton lui permet notamment de comprendre les noms de lieux de l’île d’Ouessant où il vit et de lire des poèmes.
Ainsi, il réalise l’album-concept EUSA (nom breton de l’île), intimement lié à sa vie. Ce recueil de morceaux de piano rend hommage à dix lieux sur Ouessant, à travers des enregistrements de l’écosystème, les coordonnées GPS liées, les photos et la voix de sa femme (dans Eusa elle récite un texte de la poétesse bretonne Anjela Duval).

Le 16 octobre 2018, Yann Tiersen annonce la sortie de son prochain album, prévu le 15 février 2019 intitulé ALL, et enregistré dans son nouveau studio L’Eskal sur l’île d’Ouessant.
En 2019, il participe à la reprise d’une ancienne boîte de nuit de l’île transformée en salle de concert accompagnée de studios d’enregistrement.

zicactu.com

Discographie

Discographie de Yann Tiersen

Albums
2019 : ALL
2016 : EUSA
2016 : Ouragan, l’odyssée d’un vent
2014 : Infinity
2011 : Skyline
2010 : Dust Lane
2008 Tabarly
2006 On Tour
2005 Les Retrouvailles
2004 Yann Tiersen & Shannon Wright
2003 Good Bye Lenin ! (bande originale du film)
2002 C’était ici (Live)
2001 Le fabuleux destin d’Amélie Poulain
2001 L’absente
1999 Black Session
1999 Tout est calme
1998 Le phare
1996 Rue des cascades
1995 La valse des monstres

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Yann TiersenYann Tiersen « On Tour », c’est de l’émotion à l’état brut. Sur CD ou DVD, il transmet un son, une certaine image nette et sans bavure de sa tournée à travers le monde. Quelques instantanés captés à l’arrachée dans un bled ou festival.

Zicactu: Peut-on dire que ce live est un disque totalement original ?

Yann Tiersen: Carrément ! Pour moi, c’est un nouvel album. Je pense qu’il est résolument rock sans que ce soit une volonté préméditée.

Zicactu: Ne vouliez-vous pas casser une marque de fabrique « Yann Tiersen » ?

Y. T.: Je n’aime pas casser les choses. J’aime bien m’en servir au contraire. Tout bêtement pour avancer, garder la créativité, je dois passer par ce changement.

Zicactu: Quand je vous ai vu sur scène, vous jouiez depuis déjà une bonne heure alors que quelques personnes dans la salle se demandaient encore quand vous alliez arriver car ils ne s’attendaient pas à entendre ce genre de concert ?

Y. T.: C’était au début de la tournée. J’espère que maintenant c’est terminé ! (rires).

Zicactu: Le son de ce disque est formidable, on s’y croirait ! Est-ce que ce fut dur à enregistrer ?

Y. T.: C’est F. Flor qui a enregistré l’album. Il est arrivé avec un petit portable et une carte son et voilà, c’est tout. Simple et léger. Prendre un maximum de concerts. Enfin je dis « simple » mais pour lui, ça ne devait pas l’être, mais ça n’avait rien à voir avec une énorme machinerie.

Zicactu: Vous avez enregistré sur toutes les dates ?

Y. T.: Non, une vingtaine.

Zicactu: Comment fait-on ensuite quand on se retrouve à la maison pour choisir entre toutes les prises ?

Y. T.: En fin de compte, j’ai laissé Fabrice choisir dans les souvenirs qu’on avait des concerts. Quand un concert est bon, on s’en souvient beaucoup mieux et on le sait (rires). Ce qui est rassurant, c’est qu’on a pris beaucoup de choses sur les dernières dates enregistrées. Il y a beaucoup dans ce disque des concerts de juillet 2006.

Zicactu: Contrairement à votre précédent live qui était pléthorique, dans celui-ci il n’y a « que » 10 titres ?

Y. T.: C’était une volonté. Dans le premier live, on avait eu l’occasion de faire une tournée avec un orchestre et je tenais à en rendre compte. On avait enregistré 3 soirs à la Cité de la musique. C’était bien d’en faire profiter les gens. C’était une sorte de témoignage. Je n’aurais pas pu faire cette expérience 10 fois, d’ailleurs je ne sais pas si je pourrais le refaire un jour. Celui-ci, on a vite senti que l’on s’épanouissait vachement en déplaçant les choses. Il y avait des émotions que je tenais à faire partager. Par exemple, c’est la première fois que je suis en tournée tout en ayant la possibilité d’écrire de nouveaux morceaux. D’habitude, je ne pouvais pas composer et jouer. Alors qu’avec « On Tour », j’étais porté par quelque chose de neuf. C’est un véritable album qui s’est construit au fil du temps et des dates. Sur la route.

Zicactu: Vous aviez donc le temps d’écrire et, comme on peut le voir sur le DVD, de jouer au badminton dix minutes avant de rentrer sur scène ?

Y. T.: Je ne suis jamais mieux que dans les festivals, par exemple, où je peux aller voir un concert avant. Le changement de plateau dure généralement un quart d’heure et j’ai donc largement le temps d’écouter le concert précédent sans vraiment stresser sur mon propre set. Je n’aime pas me préparer à l’avance.

Zicactu: C’est peut être un moyen d’éviter le trac ?

Y. T.: Ce qui me fout le trac, ce sont les prestations live à la radio. Sur scène, je me sens chez moi. Ce n’est pas prétentieux mais il y a une relation avec le public, un vrai plaisir. Ce qui est génial, quand on a un nouveau morceau, c’est justement de pouvoir le répéter l’après-midi et le jouer sur scène le soir et avoir tout de suite une réaction qu’elle soit positive ou négative. De toute manière, même dans mes albums, je ne crois pas au disque parfait. Je pense que c’est déjà beaucoup d’être sincère et de prendre du plaisir. Après, la perfection technique ou instrumentale, on s’en fout !

Zicactu: Ce disque était en préparation depuis longtemps ?

Y. T.: Quand on a commencé les répétitions, je me suis dit « on tient quelque chose de rare, il faut l’enregistrer ».

Zicactu: C’était une évidence pour vous et la maison de disques ou seulement pour vous ?

Y. T.: Pour moi et pour eux, on était d’accord. J’ai la chance de pouvoir faire ce que je veux, de toute façon, si ce n’était pas le cas, je me barrerais ! (rires). Surtout maintenant, j’ai envie de sortir des disques quand artistiquement c’est le moment. Pas attendre une période. Je ne crois pas qu’il faille attendre un cycle de 4 ans pour être dans le coup. Je pense que ce n’est pas vrai, on ne fait pas un disque parce que c’est le meilleur moment dans une date où il n’y a pas d’autres sorties, etc. On fait un disque parce qu’on a besoin de le faire.

Zicactu: Auriez-vous sorti l’album live en CD si le DVD parallèlement n’avait pas été fait ?

Y. T.: Ce sont deux choses complémentaires. Indépendantes et à part entière. Aurélie du Boys qui a réalisé le DVD, avait carte blanche pour faire un film musical, en toute liberté. Son approche visuelle, sans unité de temps et de lieu, cette espèce de grand chantier se rejoint avec ce que je voulais faire avec les sons.

Zicactu: Vous aviez déjà fait appel à elle pour « La traversée » ?

Y. T.: « La traversée », on l’a faite principalement ensemble. Pour celui-ci, elle savait où elle voulait aller. J’étais en tournée à m’occuper de ma musique et elle était une cinéaste qui faisait un film sur la tournée d’un artiste. Il y a des moments, notamment le passage avec Elisabeth Fraser, qui m’ont sidéré. C’est vachement beau.

Zicactu: La politique des maisons de disques, c’est de sortir un CD live et un mois plus tard un DVD de la même prestation alors que vous, les deux sortent en même temps ?

Y. T.: Oui, ce sont deux choses différentes qui se ressemblent sans s’annuler; l’un ne prend pas le pas sur l’autre. Le CD est court avec 10 titres alors que sur le DVD, il y en a une trentaine. Je voulais les sortir en même temps car c’est complémentaire. Au départ, je voulais même que les deux sortent dans un ensemble CD-DVD, ce qui n’était pas possible financièrement.

Zicactu: Est-ce que vous êtes, comme les réalisateurs et les acteurs de cinéma pour les entrées, à l’affût des premiers chiffres de ventes ?

Y. T.: J’ai envie de savoir, surtout en ce moment où l’industrie du disque n’est pas très rose. Mais en même temps, je vais pas me prendre trop la tête avec ça.

Zicactu: Que ce soit sur l’un ou l’autre des supports, on voit que vous prenez du plaisir à chanter, c’est presque une nouveauté ?

Y. T.: De plus en plus. En ce moment, on fait des sessions acoustiques à la radio avec deux guitares et je prends un réel pied.

Zicactu: Votre timbre de voix se rapproche de Dominique A ?

Y. T.: Ha bon ! C’est gênant cette comparaison pour la voix de Dominique (rires). Vous avez entendu la mienne ? (rires). Tout ce que je peux dire, c’est que je chante de plus en plus dans l’aigu. J’ai longtemps été dans le grave mais ce changement à l’air de me plaire.

Zicactu: Et vous offrez aux gens un duo d’enfer: une belle prestation avec Diam’s ?

Y. T.: On a entendu ce morceau « La France à moi » dans le bus et le texte était mortel. C’était pertinent poétiquement. Je trouve que Diam’s est très intègre et très rock ‘n’ roll en fin de compte. Du coup, quand le Printemps de Bourges nous a demandé d’inviter quelqu’un, je leur ai demandé Diam’s. Ce fut une super rencontre. J’écoute beaucoup de rap. Je trouve qu’il y a dans le rap un vrai discours social et politique. Ce n’est pas une obligation mais les valeurs, l’esprit « rock », et cette espèce de contre-culture, je les ressent, tout du moins en France, dans le rap. Les gens du rock s’expriment plus dans les grands magasins, en s’achetant des fringues, plus que dans le discours et dans le texte.

Zicactu: Vous avez sillonné le monde. Qu’est-ce qui vous attire hors de nos frontières ?

Y. T.: En fin de compte, le public français c’est le cliché du français: il se regarde trop le nombril. Surtout depuis que le climat politique et social s’envenime. Il y a une espèce de chape de plomb qui plane sous forme de nuage de mauvaise augure. Dès qu’on passe les frontières, il y a un premier degré, une énergie et une communion beaucoup plus forte.

Zicactu: J’ai une question totalement bizarre mais, pourquoi sur le livret, certaines dates sont encadrées en rouge et d’autres non ?

Y. T.: Ce sont les lieux où nous avons capté les images et les sons qui sont sur le CD et le DVD. Mais je trouvais important de mettre par contre toutes les dates de la tournée.

Zicactu: Je voudrais en arriver à Katel qui est un peu votre petite protégée ?

Y. T.: Je ne la connaissais pas du tout et je l’ai découverte sur scène à Saint-Lô. Elle a un univers super fort, quelqu’un qui écrit des textes incroyables, qui a une voix super belle, qui est sans concession. Ca m’est rarement arrivé de découvrir quelqu’un qui puisse avoir un univers présent immédiatement. Je vous assure qu’elle va beaucoup compter dans le paysage musical français.

Zicactu: Où serez-vous dans les mois qui viennent ?

Y. T.: Lundi prochain, nous partons pour l’Australie, l’Indonésie et ensuite la Chine. Et après, on revient au Bataclan juste avant les fêtes.

Propos recueillis par Pierre Derensy, novembre 2008

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