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Sheila


Plus que toute autre chanteuse, Sheila symbolise la période yé-yé de la chanson française: des mélodies faciles à retenir, insouciantes, parfois trop consensuelles mais toujours entraînantes.

Ses nombreux tubes ont marqué toute une génération et hantent encore aujourd’hui l’inconscient collectif. Retour sur ce phénomène musical.

De son vrai nom Annie Chancel, Sheila est née à Créteil, en banlieue parisienne, le 16 août 1945. Enfant, elle aide ses parents à confectionner les paquets de bonbons dans leur stand de confiserie, avant de se laisser tenter par une carrière artistique. Adolescente, elle suit des cours de danse à Paris mais, à cause de quelques de centimètres en trop, elle ne peut devenir petit rat… Un coup du sort qui l’incite à se réorienter vers le chant.

En attendant le succès dans les hit-parades, Annie suit des cours de comptabilité et continue à assister ses parents dans leur commerce de friandises. Nous sommes au début des années 60: le rock ‘n’ roll débarque en France et l’on voit éclore toute une série d’artistes inspirés par cette musique branchée provenant des États-Unis. C’est le début de l’ère yé-yé avec des chanteurs comme Johnny Hallyday et Eddy Mitchell.

L’école est finie

C’est en participant au groupe des Guitar Brothers qu’Annie se fait remarquer en 1962 par l’imprésario Claude Carrère. Elle enregistre peu après un premier 45 tours 4 titres contenant notamment la chanson Sheila qui devient son nom d’artiste.

C’est le début d’une pléthore de disques et de tubes qui vont envahir les bacs des disquaires et inonder les radios: L’école est finie, Première surprise partie, Vous les copains, … Une réussite orchestrée par Claude Carrère qui va véritablement façonner l’image de Sheila. Son apparence de « petite fille de Français moyen » symbolisée par ses couettes, sa jupette et sa chemisette n’est d’ailleurs pas étrangère à son succès. Sheila se retrouve propulsée dans tous les magazines pour ados de l’époque dont le célèbre « Salut les copains ». Elle devient également une habituée des plateaux de télévision et des émissions de variétés présentées par Guy Lux.

Bang-Bang

Sa popularité atteint alors des sommets, à l’instar de Claude François et de Johnny Hallyday. Sheila en profite pour diversifier ses expériences: elle se lance dans le cinéma et décroche un rôle dans le film, « L’année du bac ». Elle crée également un fan-club et une boutique « Sheila » avec des vêtements estampillés de sa griffe.

En 1966, elle tourne le film Bang-Bang, en vedette aux côtés de Jean Yanne et Jean Richard. Un film que l’on retiendra surtout pour sa chanson-titre, adaptation francisée d’un morceau du célèbre duo américain Sonny and Cher.

Les rois mages

Début des années 70, le succès se fait moindre: la vague yé-yé a cédé la place au mouvement hippie et au phénomène « flower power ». Sheila se relance cependant avec le titre Les rois mages. Elle sera également sous les feux des projecteurs, ou plus précisément des appareils photos, lors de son mariage en 1973 avec le chanteur Ringo Willy Cat. De cette union très éphémère naîtra un tube énorme, Les gondoles à Venise, ainsi qu’un petit garçon, Ludovic.

Vague disco

Sheila est ensuite l’une des premières artistes françaises à populariser la vague disco dans l’Hexagone. Elle sort en 1977 le tube Love Me Baby sous le pseudonyme de S. B Devotion. Elle prend ensuite ses distances, au propre comme au figuré, avec son entourage professionnel et se rend aux États-Unis où elle rencontre Nile Rodgers et Bernard Edwards du groupe disco Chic. Un tandem qui lui offre le morceau Spacer. Résultat: plus de cinq millions d’exemplaires écoulés en Europe !

A New York, elle suit des cours de théatre à l’Actor’s Studio. Elle revient ponctuellement en France à l’occasion de la sortie de nouveaux disques mais le public, et surtout les médias, ne la suivent plus en masse. En 1985, elle se produit au Zénith de Paris. C’est la première scène dans sa carrière !

Fin des années 80, elle décide de mettre en parenthèses sa carrière et de profiter pleinement de la vie et ce, d’autant plus qu’elle est victime d’un grave problème de santé. On la retrouve au milieu des années 90 comme animatrice d’émissions de variétés: « Coup de Coeur », puis « Salut Les Copains » avec Dave. Elle publie également plusieurs ouvrages, notamment « Chemin de lumière » et « La captive ».

L’Olympia

Alors qu’elle avait fait ses adieux à la scène quelques années auparavant, Sheila revient en force en 1998 sur les planches de l’Olympia. La communion avec le public y est étonnante, la vitalité de la chanteuse rebondissant sur l’enthousiasme de ses nombreux aficionados.

Elle y interprète un répertoire bien plus étoffé que celui des années yé-yé: elle rend hommage à Judy Garland (Over The Rainbow), Gilbert Bécaud (L’absent), Pétula Clark (Chariot, I Couldn’t Live Without Your Love, Downtown). Elle remet au goût du jour ses anciens tubes, passe en revue des classiques du disco et interprète de nouvelles chansons. Bref, c’est une Sheila métamorphosée qui arpente la scène et témoigne du chemin parcouru depuis les années 60. Une performance immortalisée sur le DVD Jamais deux sans toi.

En 2006 sort le DVD Live à l’Olympia 89. Outre l’enregistrement du concert sur la scène mythique parisienne, ce DVD comporte trois extraits de l’émission tv Champs-Élysées.

Zicactu

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