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Vincent Delerm

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Biographie de Vincent Delerm

Vincent DelermMi-dandy, mi-bourgeois-Bohême, Vincent Delerm a fait une entrée fracassante dans la chanson francophone.

Avec ses faux airs de Serge Gainsbourg et sa voix éraillée, il distribue généreusement de petites mélodies au piano, raconte avec nonchalance la vie et son quotidien. Joueur de mots, tendre et drôle, il séduit par son honnêteté et sa simplicité.

Inconditionnel de Souchon, à qui il emprunte son flegme tout britannique, le jeune normand invente un style musical original, aux parfums de romantisme désuet.

Né à Rouen le 31 août 1976, le jeune Vincent Delerm a aujourd’hui du mal à cacher ses origines, même si celles-ci sont loin de le desservir. Fils de l’écrivain Philippe Delerm dont le treizième ouvrage, « La première gorgée de bière », s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires, Vincent se défend d’avoir usé de la notoriété paternelle pour devenir célèbre.

A l’instar de nombreux autres « fils de… », le jeune homme s’est fait tout seul. Une enfance heureuse à Rouen, puis dans l’Eure, à Beaumont-le-Roger, entre un père professeur-écrivain et une mère professeur-illustratrice. Des parents discrets (son père se lève à cinq heures du matin pour écrire sur de vieux cahiers d’écolier), qui donnent à leur fils unique, sans jamais l’abrutir, le goût du savoir et de la création artistique.

De son enfance douce et mélancolique, il garde le souvenir des soirs de spectacles, quand, tout petit, ses parents l’emmenaient applaudir Caradec, Branduardi ou Les Frères Jacques lors de leur tournée d’adieu. Premiers contacts émouvants avec la musique.

Collégien, il craque paradoxalement pour des groupes très branchés et aux antipodes de ses futures créations (The Cure, Joy Division, In The Nursery, Madness ou The Smiths). Son amour pour le piano n’est par conséquent que très tardif, alors qu’il rentre au lycée. Durant ces années adolescentes, il fréquente également les milieux artistiques, consacrant son année de Première à l’étude du piano, en hommage à William Sheller ou Barbara dont il admire le travail.

Il fréquente aussi les scènes de théâtre, se forgeant une première expérience du public. Sa nonchalance et sa flemmardise avouée le poussent à choisir la voie la plus naturelle, celle du professorat, comme pour ne pas bouleverser les lois familiales.

Alors qu’il entame des études de Lettres Modernes à l’Université de Rouen (une ville dans laquelle il avoue aimer « s’emmerder »), il teste ses premières chansons sur scène, toujours à Rouen, devant vingt personnes. Nous sommes en février 1998, et sans jamais abandonner l’idée de devenir chanteur, il poursuit ses études jusqu’à la Maîtrise de Lettres.

Un heureux concours de circonstances fait basculer sa vie: Vincent sollicite le comédien François Morel, qu’il sait grand amateur de musique. Surprise ! Ce dernier l’invite sur France Inter pour interpréter un de ses titres et le bouche-à-oreille fait le reste.

Rencontre avec Fersen

De fil en aiguille, Delerm rencontre Thomas Fersen qui le présente à son éditeur Vincent Frèrebeau de la firme Tôt ou Tard. Après une série de petites salles parisiennes (Le Limonaire, les Déchargeurs) le jeune romantique fait la première partie de Fersen à la Cigale en 2001.

L’expérience grandissant, rien ne l’empêche plus d’enregistrer son premier album, un album éponyme qui sort au Printemps 2002 et rencontre d’emblée un vif succès.

Avec sa voix rauque à la limite du parler, façon Gainsbourg, une orchestration sobre (piano-cordes) et des textes poétiques, tendres et ironiques, celui que l’on compare souvent à Miossec (« un Miossec qui boirait plutôt du Martini que de la bière ») ou à Murat, vend plus de 100.000 exemplaires en quelques mois.

Une des raisons de ce succès: la mise en scène particulièrement soignée de son monde, à mi-chemin antre la chanson et le cinéma, son autre passion. De la pochette façon 8 mm aux textes (‘Fanny Ardant et moi’, ‘Deauville sans Trintignant’), jusqu’au choix d’Irène Jacob pour le duo ‘Cosmopolitan’, Vincent Delerm parvient élégamment à se démarquer des chanteurs de sa génération.

Révélation 2003

Comble de l’inattendu, il remporte, à seulement 26 ans, la Victoire de la Musique 2003 de la Révélation de l’année, raflant la mise à Bénabar et Sanseverino. Sur scène, en toute simplicité, il improvise de nouvelles chansons, pour un deuxième album qu’il souhaiterait voir sortir début 2004.

En attendant, il remplit les salles les plus prestigieuses (le Bataclan, la Cigale, le Zénith en première partie de Julien Clerc) et sa tournée le mène dans toute la France. Porté aux nues en quelques mois seulement, Vincent Delerm annonce les couleurs d’un monde insouciant et mélancolique qui lui est propre. Un monde attachant dont on ne peut se séparer aisément.

zicactu.com

Discographie

Discographie de Vincent Delerm

Albums
2016 A présent
2013 Les Amants parallèles
2008 Quinze Chansons
2006 Les Piqûres D’araignée
2004 Kensington Square
2002 Vincent Delerm




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Vincent DelermDelerm cache bien son jeu. On l’attendait au coin du bois avec ses chansons dites « minimalistes », seul au piano, dans un live nombriliste et voilà qu’il nous livre avec Favourite Songs sa réinterprétation, en compagnie de quelques amis artistes de grands talents, des chansons du patrimoine qui l’ont formé à ce dur métier. Partageant avec nous des rendez-vous singuliers et sincères.

Zicactu: Alors pour « Favourite Songs », ce sont les chansons qui ont imposé les duos ou ce sont les duos qui ont imposé les chansons ?

Vincent Delerm: Pas mal la première question ! En fait il y a un peu de tout. Le postulat de départ c’était 15 concerts à la Cigale donc 15 duos. Après il y a eu des chansons particulières. Par exemple Quoi avec Cali, c’était une réelle volonté d’intégrer cet artiste à cette chanson car j’avais toujours eu le pressentiment qu’il la chanterait bien. Parfois ce ne sont que des intuitions de départ, des rêves d’artiste qui n’aboutissent pas… Sur ce disque c’était aussi un fantasme de chanter des titres que j’ai toujours aimés avec des gens de qualité. En dehors des deux duos que j’avais écrits il n’y a pas de chansons à moi. Je me suis fait plaisir par exemple avec Les cerfs-volants de Biolay qui est une chanson qui m’avait marqué. Idem pour celles de Chamfort, Souchon ou Moustaki. Ca n’avait pas de sens de leur demander de chanter sur mes propres compositions.

Zicactu: Pourquoi avoir tenu à en faire un disque, vous ne vouliez pas que cela reste dans l’idée de la magie de l’instant ?

V. D.: Ca, je l’ai tellement fait sur mes 3 tournées que je peux comprendre qu’à un moment les gens désirent retrouver inscrits quelque part ces moments particuliers. Chez eux, au chaud, partager à nouveau un instant fort avec un artiste qu’ils estiment.

Zicactu: Pouvez-vous me dire quel est le titre qui fut le plus dur à chanter sur ces 16 titres ?

V. D.: Il y en a même un que je n’ai pas interprété du tout c’est celui avec Katerine, car cela n’avait pas de sens de se mettre dans le même moule que la personne qu’on invite. Avec lui, ça aurait pu vite tourner à la faute de goût du style « regardez, je peux être aussi fou et original que lui ». Après, ce sont surtout des questions de tonalités. J’ai une voix assez basse à la base donc chanter avec Franck Monnet par exemple c’était une galère. A un moment donné on se marre car c’est vraiment limite.

Zicactu: On ressent toutefois avec tous ces invités une franche complicité, particulièrement avec Neil Hannon ?

V. D.: C’est marrant car on ne se connaît pas tant que ça. Il faisait partie des gens que je connaissais sans le connaître. Mais depuis que je suis au lycée, je suis fan de sa musique et lorsque tu te trouves en face du gars en question, tu as l’impression qu’il a toujours fait partie de ta vie.

Zicactu: Il fait un peu partie de la famille ?

V. D.: Méfions nous toutefois de ce genre d’expression (rires). On peut facilement abuser le public avec ces amitiés feintes. Je peux juste vous certifier mon admiration sincère et forte envers ce monsieur.

Zicactu: Je parlais de famille car lors de vos brèves interventions parlées, il me semble que votre cousin et votre maman chapeautent votre carrière ?

V. D.: J’aime bien dédramatiser le concept du chanteur sacralisé. Souvent les artistes mentent un peu. Alors j’adore mettre les pieds dans le plat et expliquer qu’en gros vous avez choisi telle chemise sur scène car votre mère vous a dit avant de monter sur scène que la bleue vous allait mieux. En tout cas, j’essaye de fonctionner par clan. Comme Chamfort qui souvent tourne autour de personnes comme Dani, Jane Birkin, Helena ou moi. Je trouve que ça fonctionne bien car cela donne une forme de cohérence à travers les années. Ca vous oblige non pas à faire la même chanson mais ça vous oblige à marquer une différence. C’est ce que j’appelle l’équation Brassens: quelqu’un qui prenait toujours la même instrumentation: guitare et contrebasse, et s’il se permettait de refaire deux fois la même chanson, il était pris par la patrouille (rires). Dans la musique actuelle, c’est très marqué, on refait toujours le même disque mais à chaque fois on change de producteur.

Zicactu: Il y a aussi plusieurs générations qui se succèdent sur ce disque de duos, êtes-vous inquiet par cette idée de longévité de l’artiste ?

V. D.: Non car je fais des chansons très jetables. La chanson est un mauvais domaine pour se soucier d’une forme de postérité ou de résistance au temps. Quand j’ai signé Les filles de 1973 ont 30 ans, c’était sous cet angle-là. Signer l’arrête de mort de la chanson: c’est-à-dire offrir une chanson inchantable 5 ans plus tard mathématiquement (rires). Pour moi, les chansons sont éphémères. Bien sûr vous pouvez prendre du plaisir à les réécouter car elles vous replongent dans un moment donné mais elles auront perdu de leur fraîcheur. Le fonctionnement des rotations en radio ne permet plus cela. Même si tout le monde s’accorde à trouver Brassens comme un monument vivant, il ne passe presque plus à la radio.

Zicactu: Pourquoi avoir sorti l’album live en 2 dates ?

V. D.: Pour que la mise en place soit plus costaude. Les questions marketing existent dans ce milieu vous savez (rires). Pour le coup, je vous réponds franchement parce que je n’ai pas trop l’habitude de bosser comme ça dans le label où je suis…

Zicactu: Les piqûres d’araignée est un album qui a semble-t-il changé quelque chose dans votre image mais aussi dans votre musique ?

V. D.: Pour être très honnête, cet album a été construit pour coller à l’énergie proche de celle que je pouvais offrir en concert. Quelque chose de plus léger que ce qui se dégageait de mes albums précédents. Bizarrement, c’est peut être plus aujourd’hui que je ressens ce que vous me dites plutôt qu’à la sortie du disque. Les gens se sont détendus avec moi (rires). Vous vous affranchissez aussi naturellement à un moment donné des gens qui vous ont aidé à vos débuts. C’est très difficile de travailler avec d’autres gens que ceux qui vous ont soutenu sur un premier album.

Zicactu: C’est l’album qui semble confirmer que vous pouvez être aussi un chanteur en studio ?

V. D.: Ecoutez, j’aime les chansons de mes deux premiers disques, les orchestrations, etc. mais je n’étais pas un chanteur de studio simplement car je n’avais aucune expérience de cet exercice. Le premier était pourtant assez fouillé: beaucoup plus que l’image piano-voix, beaucoup plus que Les piqûres d’ailleurs. Maintenant, je chante beaucoup plus les mélodies que je ne les parle. C’est ça qui donne l’impression qu’un disque est musical ou non.

Zicactu: C’est quoi cette idée de faire votre propre première partie ?

V. D.: Ce n’est pas très original vous savez. Je pense que Goldman l’a déjà pratiqué d’ailleurs. C’est juste que j’ai chanté à la Cigale en première partie de Fersen lors de mes débuts et je jouais donc à l’époque comme mes propres premières parties lors de ces 3 semaines. Et en les écoutant, cela m’a fait vachement d’effets. Notamment Peter Van Poehl devant le rideau et le dernier soir j’ai donc utilisé ce moment pour rejouer des chansons que je faisais quand je n’avais pas encore fait de disques. C’était une private-joke pour les fans.

Zicactu: C’était plus agréable de « duoter » avec le sexe fort ou le sexe faible ?

V. D.: Très honnêtement, ça ne se joue pas là-dessus. Ca se joue en terme de présence de l’artiste en face de vous. Il n’y pas beaucoup de sensations érotiques sur scène (rires). Nous sommes concentrés sur le fait de jouer-chanter correctement. Cela permet par contre de découvrir les artistes… ceux qui sont complètement avec toi, d’autres qui sont très solides, ceux qui te paraissent très fragiles dans la vie et qui explosent sur scène… C’est donc très marrant ne serait-ce que par curiosité malsaine (rires).

Zicactu: Vous préparez votre prochain album là ?

V. D.: C’est ce qu’on dit quand on glande et qu’on boit des cafés effectivement.

Zicactu: Où que l’on passe chez Michel Drucker ?

V. D.: Exactement ! J’ai dit ça chez Drucker mais c’est vrai: l’année ou vous êtes en tournée vous êtes très dispo mentalement mais l’on se concentre sur l’énergie du concert et là je suis dans l’année où l’on se dit « préparer un disque ». C’est difficile de dire « activement » car vos journées se passent à jouer du piano… Ca fait un peu mal de considérer ça comme du boulot alors que certains bossent à l’usine.

Zicactu: Oui mais eux ne doivent pas se farcir Michel sur son canapé ?

V. D.: Je ne suis pas sûr en plus ! (rires) Au contraire, c’est populaire Drucker… Votre réflexion, c’est vraiment n’importe quoi (rires).

Propos recueillis par Pierre Derensy

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