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Pascal Obispo

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Biographie de Pascal Obispo


Pascal Obispo peut s’enorgueillir d’un titre de gloire particulièrement recherché: celui d’avoir renouvelé la chanson française au cours des années 90 ou, à tout le moins, d’avoir réconcilié nombre de mélomanes avec un genre musical qui trouvait de plus en plus difficilement ses marques sous les assauts répétés de la techno, du rap et du rock alternatif.

Pascal Obispo voit le jour le 8 janvier 1965 à Bergerac, en Dordogne. Sa famille s’installe à Bordeaux. Il a huit ans lorsque ses parents se séparent. Il vit le reste de ses jeunes années avec sa mère. Cela ne sera pas sans influence sur sa production musicale, très teintée d’influences féminines.

En 1978, il quitte la région bordelaise pour Rennes où il y poursuivra ses études. Il s’intéresse au monde de la musique et du rock en particulier: les Beatles, Polnareff et Gainsbourg figurent au nombre de ses premiers amours, sans oublier la vague pop française du début des années 80 emmenée par l’incontournable Étienne Daho.

Plus que tout au monde

Il monte son premier groupe, Senzo, en 1988 avec Franck Darcel (ex Marquis de Sade). Une formation qui ne laissera pas vraiment un souvenir impérissable. En 1991, il se lie au label Epic. De cette union naît un premier album solo en 1992, Plus que tout au monde.

L’opus et le single du même nom séduisent le public, surtout féminin, et lance la carrière du jeune artiste français. En décembre 93, il fait ses premiers pas sur une scène parisienne, au « Passage du Nord Ouest ». Certains, néanmoins, restent sceptiques face à qu’ils considèrent n’être qu’un chanteur pour midinettes à la voix suraiguë.

L’aventure se poursuit avec un deuxième album: Un jour comme aujourd’hui. Cet opus, produit en 1994, nous révèle les ingrédients de l' »Obispomania »: des chansons simples et romantiques composées de paroles « pas trop connes » et de mélodies faciles à retenir. L’album renferme notamment la chanson qui a propulsé Pascal au sommet des hit-parades: Tombé pour elle. Le titre est sur toutes les ondes et toutes les lèvres. Résultat: plus de 500.000 exemplaires vendus à ce jour.

Début 1995, il entreprend la tournée des collèges. L’occasion d’entretenir une relation de proximité avec son public, à travers 60 classes de musique. Changement de programme en 96: il fait la première partie de Céline Dion. Fini l’intimité des classes de collèges, place aux vastes salles de concerts. Sa popularité va crescendo.

Superflu

Le très attendu troisième album sort en 1996. Il s’agit de Superflu. Un album qui porte assez mal son nom car il consacre véritablement Obispo comme vedette à part entière de la chanson française et lui vaut la reconnaissance non seulement du public mais aussi de ses pairs. Jugez plutôt: il écrit pour Zazie, collabore à Savoir Aimer, l’album phare de Florent Pagny, et produit en 1999 Le Mot de passe pour Patricia Kaas.

Cerise sur le gâteau: il réalise en janvier 1998 Ce que je sais, l’album de Johnny Hallyday. La même année sort Obispo Live 98, le premier enregistrement public en CD et en vidéo.

Au cours de ses journées bien remplies, il trouve encore le temps de participer à des oeuvres caritatives et s’investit en particulier dans le projet « Ensemble contre le Sida » aux côtés de Line Renaud. Il compose à cette fin la chanson Raison d’être qui recueille un vif succès.

Soledad

En décembre 1999, le jeune Bordelais nous revient avec un quatrième opus, Soledad, réalisé avec son complice, le guitariste Pierre Jaconelli. Un album différent des précédents: on y retrouve des compositions mélodiques fortes auxquelles viennent se mêler des sonorités plus inhabituelles et des textes plus dépressifs.

En 2000, le chanteur au crâne rasé se lance dans la grande aventure des comédies musicales avec les Dix Commandements. Il signe les musiques du spectacle mis en scène par Elie Chouraqui. En tout, près de vingt-cinq chansons et quinze instrumentaux.

Homme discret et chanteur de charme tout à la fois, l’éternel oublié des Victoires de la Musique reçoit -enfin- sa première récompense professionnelle en janvier 2001: il est élu meilleur artiste masculin francophone lors de la cérémonie des « NRJ Awards ». De quoi démarrer le nouveau millénaire sur les chapeaux de roue…

zicactu.com

Discographie

Discographie de Pascal Obispo


Albums
2016 Billet de femme
2013 Le grand amour
2013 Millésimes + inédits
2009 Welcome To The Magic World Of The Captain Samouraï Flower
2007 Les Fleurs de Forest (live)
2006 Les fleurs du bien
2004 Studio Fan – Live Fan
2001 Millésime (Live)
2000 Les Dix Commandements
1999 Soledad
1998 Live 1998
1996 Superflu
1994 Un jour comme aujourd’hui
1992 Plus que tout au monde

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Pascal ObispoLes pour. Les contre. Obispo partage. Divise. Certains le prennent pour un chanteur (apparemment lui pas), d’autres pour un footballeur, enfin les plus amourachés le cataloguent dans la vie d’artiste. Rencontre avec le f(ch)auve du bassin d’Arcachon avant sa grande tournée.

Zicactu: Commence s’annonce la tournée ?

Pascal Obispo: Elle s’annonce bien. On prévoit de jouer quand même malgré le décès de mon producteur il y a 3 semaines. C’est assez difficile car je travaillais avec lui depuis 15 ans. On va essayer d’être proche de l’album. Ecolo pas mal, avec des chansons sur la dérive des hommes, sur ceux qui ne signent pas les accords de Kyoto par exemple, ou le racisme. On va essayer de faire une tournée humaine. Y aura sans doute un big band pour revisiter les titres. Il y aura de la magie, des cascades comme la dernière fois. On va reprendre l’ossature de la tournée Fan qui avait vraiment bien marché. On va essayer de se positionner comme un artiste qui offre un spectacle et pas un tour de chant.

Zicactu: Qui fera vos premières parties ?

P. O.: Sûrement Melissa Mars si elle a terminé son propre album et aussi Mokaiesh, qui est un jeune de 20 ans, un auteur-chanteur incroyable.

Zicactu: C’est important pour vous de tendre la main à ces débutants ?

P. O.: C’est important surtout qu’ils ne me lâchent pas en cours de route mais ça c’est normal, le succès monte très vite à la tête. J’ai toujours voulu être compositeur, être chanteur c’est difficile pour moi. Etre chanteur, c’est une coïncidence.

Zicactu: C’est limite de la fausse modestie non ?

P. O.: (Il s’énerve) Non ! Je ne m’écoute jamais. Je ne me regarde pas en photo et je ne m’écoute pas trop. Ce qui m’intéresse, c’est d’être en studio et d’écrire des chansons et de les chanter sur scène parce que j’ai encore la chance de pouvoir. Si vous dites que c’est de la fausse modestie, c’est que vous avez un a priori négatif sur moi ? Je n’aime pas trop cette remarque.

Zicactu: Non, c’est juste que cela me paraît surprenant quand on chante plutôt bien comme vous de ne pas « être un chanteur » ?

P. O.: Ecoutez, je passe ma vie en studio avec des chanteurs, quelque fois avec des vrais, et parfois avec des faux. Chanter ce n’est pas être chanteur. Roberto Alagna est chanteur, Johnny est chanteur, Daniel Levi est chanteur. Je n’aime pas le côté péjoratif de celui qui se dit « chanteur » et qui veut être devant, qui aime beaucoup ce qu’il est.

Zicactu: Le narcissique par excellence ?

P. O.: Un peu trop oui. Jamais je ne ferai un spectacle centré sur moi.

Zicactu: Vous avez lancé un message à vos fans pour qu’ils réalisent des vidéos et des dessins que vous projetterez sur scène ?

P. O.: L’idée, c’est de faire participer les gens qui vous donnent la possibilité d’exister. D’utiliser leurs bonnes idées. Ils ont déjà la bonne idée de m’aimer (rires) mais sincèrement de temps en temps, je vois sur les blogs qui me sont consacrés, des personnes qui font de très jolis montages sur différents supports. Quand c’est un exercice de style autour d’une chanson comme j’ai pu le voir sur « Amen », l’un de mes titres, j’ai voulu organiser un concours pour fabriquer et diffuser des images sur scène.

Zicactu: Installer une interactivité entre la scène et la salle ?

P. O.: Le spectacle que je monte est très interactif, ce sera presque un jeu vidéo. C’est à dire que ce seront deux personnes qui vont arriver sur l’écran de la salle (je ne vous dirai pas qui) et qui vont programmer la création d’un personnage. Fabriquer le chanteur idéal et c’est moi qui vais apparaître après. Je vous rassure tout de suite, entre les deux, je vais expliquer que le chanteur idéal n’existe pas ! Je ne suis pas très chanteur donc je détourne l’attention. Sinon je vais faire pousser des fleurs sur scène. On crée bien des chanteurs en deux heures, pourquoi pas des fleurs ?

Zicactu: Vous avez participé pourtant à ces émissions de télé crochet ?

P. O.: Je suis payé à chaque fois, j’y vais pour les associations. Deux fois pour « Ensemble contre le Sida » et la dernière fois c’était pour offrir l’argent à une association qui emmène des enfants qui ne vont jamais à la mer.

Zicactu: On parle d’une tournée acoustique après l’immense qui se prépare ?

P. O.: Oui, avec deux pianos. A partir de mars 2008, je vais à la rencontre des gens dans des petites salles. Je n’ai pas toute la structure qui est pesante.

Zicactu: On vous a vu soutenir Nicolas Hulot ?

P. O.: C’est normal. Il faut que tout le monde se mobilise. Convaincre le futur Président de la République de s’investir pour éviter les dérives.

Zicactu: Votre collaboration avec Lionel Florence semble trouver une apogée avec ce nouvel album ?

P. O.: Je n’interprète pas le rôle qu’il pourrait me confier. Je suis à fleur de peau: j’ai besoin de ressentir mes chansons qui doivent impérativement me ressembler. Mon seul critère pour sélectionner les titres, ce sont les larmes ou la chair de poule. On parle souvent avant, parfois il les fait tout seul ou alors ensemble. On est un vrai binôme. On trouvait du reste, qu’avec ce nouvel album, on avait réussi à faire un bon premier album ensemble. C’est un bon début… On commence à être mieux en ce qui concerne ce que je suis. Pendant 15 ans, je me suis cherché en tant qu’artiste. Souvent les chansons que j’avais écrites pour les autres ont beaucoup marché et moi j’avais un parcours plus scénique. D’ailleurs, j’ai eu pour la première fois d’assez bonnes critiques et, ma foi, c’est fort agréable.

Zicactu: Pour ‘1980’, il y a ce mélange de rock et de new wave ?

P. O.: J’ai bossé avec David Guetta juste avant de faire mon album. Je me suis donc amusé à composer des chansons de la sorte. J’aime bien danser, j’ai essayé de faire un mélange entre la chanson et le mouvement.

Zicactu: Au point de déstabiliser les fans ?

P. O.: Si vous ne faites que de la musique qui a plu, à un moment donné vous finissez par devenir ce que vous n’êtes pas ! Si les autres sont contents de faire toujours la même chanson, tant mieux pour eux. Je trouve que la musique est très évolutive. J’essaye de changer, d’expérimenter. De faire de la musique dans différents styles quitte à faire des trucs totalement hybrides. Remarquez, si je fais sans arrêt « Lucie », je ne vais pas déstabiliser mais plutôt emmerder.

Zicactu: Ecrivez-vous une chanson en fonction de l’interprète ?

P. O.: En général, les chansons que j’écris pour les autres sont spécialement faites pour les autres. C’est à dire qu' »Allumez le feu », je n’aurais jamais pu me l’approprier. Enfin si, je la chante de temps en temps mais je m’étouffe (rires). Par exemple, je paye mes impôts mais j’ai écrit « Ma liberté de penser ». Pour mes chansons, j’essaye que ce soit poétique et accessible. C’est surtout le boulot de Lionel Florence.

Zicactu: « Lucie », vous l’aviez écrite pour vous ?

P. O.: Non, pour Polnareff ! Quand j’écris une chanson, je me prends toujours pour un autre. Je suis incapable de dire: je vais faire une chanson à la Obispo. On ne fait que copier les autres. Quand McCartney a composé « Lady Madonna », il ne s’est pas dit: je vais faire une chanson des Beatles mais une chanson comme Elvis Presley. Tout le monde a des maîtres. Bowie voulait être Bob Dylan. Moi je voulais être Polnareff. J’ai d’ailleurs fait la démonstration que je n’y suis pas arrivé. J’ai souvent fait des chansons en pensant à Michel Berger: « Savoir aimer », « Sa raison d’être », « Tu trouveras ». Et en fait, ça donnait d’autres chansons. C’est une fois qu’on est mort qu’on a un style.

Zicactu: Que pensez-vous d’ailleurs du retour de Polnareff ?

P. O.: Il a arrêté pendant 32 ans la scène, en tout cas en France. Il a pas fait d’album depuis 1990. Moi quand j’ai commencé mon parcours, il arrêtait. Il revient, je vais devoir m’arrêter.

Zicactu: Justement, une rumeur disait que vous vouliez arrêter mais avant ce dernier disque ?

P. O.: Si, c’est ce que je vais faire après… vu qu’il revient ! (Rires) Mais je pense faire un gros break. Je ne vais faire que de la musique en studio. Vous savez quand on vieillit.

Zicactu: Je ne vous crois pas !

P. O.: Mais si, je vous le dis ! Vous me posez des questions et vous ne voulez pas entendre mes réponses. A un moment donné, faut se rendre à l’évidence, on n’a plus le même déhanché. A un moment, il faut s’arrêter pour mieux se reconstruire. Disons que je ne prévois rien, toujours faire de la musique oui, mais ne pas courir après quelque chose du style: disque-tournée obligatoire.

Zicactu: Vous dites, la musique fera toujours de nous des rêveurs, est-ce que la musique vous a sauvé du pire ?

P. O.: La musique me sauve de l’inactivité. Je suis passionné par ça. La musique m’a permis de m’exprimer de la meilleure des façons. D’ailleurs, je pense que si j’avais un piano, vous comprendriez plus mes propos. Parce que vous allez vous concentrer sur ma musique plutôt que sur ce que je pourrais vous raconter.

Zicactu: C’est un mal français ça ?

P. O.: Je suis pas français moi ! J’essaye de faire des sons, des choses pas franchouillardes. Je me suis toujours appliqué à faire un truc qui n’a pas de tradition française. La tradition française, c’est le « non-son »: plus c’est crado, plus c’est minimaliste, plus c’est rien, plus c’est français. Il faut du texte par dessus alors que moi j’aime quand ça sonne, que tu mets en marche les enceintes et que le son envahi la pièce.

Zicactu: Sur l’album, il y a aussi un disque de maquettes ?

P. O.: On m’a demandé d’offrir quelques titres de manière spéciale et j’ai voulu partager une intimité en offrant des trucs où je chantais en « yaourt anglais ». Vous avez vu, en anglais, on peut dire n’importe quoi. C’est presque mieux qu’en français hein !

Zicactu: Je voulais savoir ce qui vous passionne dans le football ?

P. O.: Ce que j’aime, c’est l’équipe et la compétition. Mais surtout l’idée qu’on ne peut pas gagner un match tout seul. Si tout le monde l’appliquait dans la musique, certains auraient de meilleurs résultats. Tu penses faire le jeu à toi tout seul mais si quelqu’un marque à ta place, tu te rends compte qu’il n’est pas nécessaire de le virer. En musique, c’est pareil: il y a toute une équipe qui travaille et il faut la respecter. Tu remarqueras que lorsqu’un artiste vire son compositeur, il se plante derrière ! C’est important de respecter les gens qui ont fait ton succès. Ton compositeur, ton auteur.

Propos recueillis par Pierre Derensy.

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