Lââm (album)

LââmLââm

Lââm

Album CD – 2004 – Heben Music

La chanson à texte a une longue tradition derrière elle, des chants révolutionnaires aux cris rap actuels, elle mue avec son époque. Curieux avatar cependant: la variété revendicatrice avec pour digne représentante, Lââm, que l’on avait déjà découverte avec la reprise de Michel Berger Je veux chanter pour ceux (qui sont loin de chez eux).

Avec ce troisième album, la chanteuse nous fait un trip « Revenons à l’essentiel ». Fini l’extravagance, les chapeaux mous et les artifices, l’âme se veut pure, à l’image de la pochette (très belle d’ailleurs).

On se demande pourtant si tout cela ne sent pas le concept à plein nez, le dernier opus de Lââm n’ayant pas spécialement fonctionné auprès du public ni la comédie musicale dans laquelle elle s’était investie (Cindy pour rappel, avec Carine de la Starac 1 eh oui). Une artiste en pleine crise mystique, cela fait vendre et parler de soi, regardez Madonna et la Kabbale par exemple… Madonna ? Non, Esther bien sûr, enfin, vous voyez le genre de démarche.

Au programme de l’album donc, 16 titres, en comptant les bonus, avec du bon monde au programme, Jean Jacques Goldman, Sinclair, Lisa Stansfield ou encore Rod Temperton, Monsieur Thriller. Et pourtant…

Musicalement cela reste de la pop soul rap acidulée. Un gros goût de bonbon qui frise l’indigestion au terme de l’écoute. Le genre qui colle aux dents… Du produit simple et formaté à l’extrême, une musique de consommation, sans âme justement (curieux n’est-il pas ?). Même quand Lââm sample Amicalement vôtre de John Barry, cela reste accessoire et anecdotique.

Textuellement, on va dans le lourd et même le très lourd avec des mots graves comme soldats, barricades, amour, harmonie qui se retrouvent dans une chanson sur deux ou la revendication pure comme « Si les femmes menaient le monde, nous verrions toute sa beauté… ». Le pire du ridicule étant atteint avec un titre contre la vitesse au volant… Fast and Furious non merci ! De bonnes intentions pourtant mais données avec l’index en l’air, à la manière d’une maîtresse d’école.

L’interprétation évidemment s’en ressent, Lââm côtoie les Hélène Segara, Lara Fabian et consorts: on chante avec emphase, passion et envolées lyriques. Personnellement, je n’ai commencé à apprécier Lara Fabian que quand elle s’est rendue compte qu’elle pouvait susurrer « Je t’aime » et non le hurler à pleins poumons…

La suite nous dira si Lââm apprendra cette leçon ou non…

Jean-François Peereman

Liste des titres :

Je ne suis pas d’ici
On se ressemble
Enfants du monde
Tu es d’un chemin
On pardonne
Si les femmes menaient le monde
Breathe in, breathe out
Ce qui nous manque de toi
Problème d’identité
Jouer
Ce n’est pas que pour toi
Les reflets de mon âme
Fais de moi ce que tu veux
Les fous du volant
On m’appelle Lââm
Love’s in the House Tonight

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