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Biographie de 50 Cent
Des pavés à la gloire, tel est le chemin atypique suivi par le rappeur américain 50 Cent. Issu des quartiers misérables de New York, le protégé d’Eminem est aujourd’hui un artiste autant reconnu et admiré par le public, que craint et haï par le milieu.
Toujours entouré de nombreux gardes du corps qui le protègent des règlements de compte, le jeune homme n’en est pas moins un artiste public très sollicité par la jeunesse américaine puis européenne. Dans la lignée d’un Tupac Shakur (assassiné par balles en septembre 1996), d’un Diddy ou autre Eminem, 50 Cent fait irrémédiablement partie intégrante du monde rap actuel.
Le Queens
Né le 6 juillet 1975 à New York, dans le quartier pauvre du Queens, le jeune Curtis Jackson part dans la vie avec de sérieux handicaps. Handicaps sociaux, familiaux et culturels qui déterminent d’emblée l’ensemble de sa vie. Impossible de sortir de la misère quand on est né noir, pauvre, et dans une famille décimée par la drogue et la violence.
Sa mère, Sabrina, dealer et héroïnomane, est abattue dans des circonstances troublantes. Le jeune Curtis n’a pas dix ans. Alors qu’il n’a jamais connu son père, il se retrouve orphelin et est pris en charge par ses grands-parents. Mais rien ne peut l’éloigner de la rue et de sa cruauté.
La drogue, il l’a toujours connue, et à douze ans, il deale déjà dans les rues de New York, fréquentant les gangsters les plus endurcis et séjournant régulièrement en prison. Il trouve parallèlement réconfort en la musique, le rap devenant dans la rue non seulement un moyen de communication, mais aussi une arme de défense. La joute oratoire fait partie du gang, et qui ne sait pas rapper n’est pas un véritable « bad boy ». L’expérience Eminem, racontée dans son film 8 Mile, en est l’illustration parfaite.
Jam Master Jay
Alors Curtis rappe, et se révèle même très doué pour ça. Il reçoit en retour respect et confiance. A dix-sept ans, ses « mixtapes » circulent rapidement sous le manteau et envahissent la rue. Il profite aussi de nombreuses soirées de fête pour se produire en public. Au milieu des années 90, il forme la G-Unit.
Lorsqu’il a vingt ans, il fait la connaissance de Jam Master Jay, du célèbre groupe Run DMC, qui le prend sous son aile et l’introduit dans le milieu du rap. Il signe alors en 1999 sur le label Columbia, jusqu’à ce qu’un premier règlement de compte le fasse exclure de cette même maison de disques.
9 balles
Victime d’une agression et blessé de neuf balles devant la maison de ses grands-parents, en plein coeur du Queens, il s’en sort, tel un miraculé mais acquiert à tout jamais l’image d’un véritable ganster-rappeur. Jam Master Jay n’aura pas sa chance, et sera abattu dans son studio en 2002. Un nom de plus sur la longue liste des victimes du rap américain.
1999 est une année charnière dans la carrière de 50 Cent. A la sortie de Power of the Dollar, le single How to Rob devient un véritable tube. Il attire ainsi l’attention du public et des médias. Désormais sur le devant de la scène, il est très convoité par les professionnels de la chanson.
Get Rich or Die Trying
Eminem, déjà célèbre, le cite en référence dans ses entrevues et participe à sa notoriété grandissante. Les deux hommes se rencontrent et sympathisent. Leur relation devient même professionnelle puisque le rappeur blanc fait participer 50 Cent à la bande originale de son film 8 Mile. Eminem lui propose finalement, avec la participation de Dr. Dre, un contrat en or sur son label Shady Records, contrat que 50 Cent ne peut refuser.
C’est sous ce label que sort en 2002 le single Wanksta, qui précède de quelques mois l’album Get Rich or Die Trying, énorme succès mondial. 50 Cent y enchaîne les tubes de In Da Club à If I Can’t en passant par 21 Questions et P.I.M.P. et nous livre un album gangsta rap de très haut niveau qui se vend à 11 millions d’exemplaires.
Parallèlement, il participe avec Tony Yayo et Lloyd Banks à la réalisation fin 2003 de l’album Beg for Mercy.
Le massacre d’une culture hip-hop
En 2005 sort le très (trop) médiatisé The Massacre qui encore une fois atteint la première place des hit-parades américains avec le très érotique Candy Shop et un Disco Inferno au clip tout aussi provocateur. La stratégie commerciale de 50 Cent plaît à une certaine partie du grand public mais alimente aussi le lot de ses détracteurs. En effet, la fausse dispute avec son coéquipier The Game en a fâché plus d’un. Une fausse guerre qui dégénère suite au meurtre tragique d’un proche de The Game devant les locaux d’une radio. De plus, suite à son « diss » envers Jadakiss, Fat Joe, Kelis et DMX, sur le morceau Piggy Bank, Curtis se met beaucoup de rappeurs à dos. Le succès lui monte à la tête…
D’autres singles sortiront, dont le très médiocre Just a Lil’ Bit et le très bon remix de Outta control avec les Mobb Deep. Puis, c’est autour de Nas, pourtant présent sur deux titres de la compilation Guess Who’s Back, d’être insulté par 50 Cent, ce dernier prétextant une entente entre Nas et The Game.
Réussir ou mourir
L’équipe G-Unit s’élargit puisque les Mobb Deep ainsi que les M.O.P. et Mase rejoignent le label, bénéficiant ainsi d’une meilleure promotion pour leurs albums, entraînant une recette conséquente.
En 2005, 50 Cent est le protagoniste du film semi-biographique « Get rich or die tryin' ». Les fanatiques du rappeurs ainsi que les amateurs de gangsta movies font de ce long métrage un succès mondial. La bande originale du film, réunissant naturellement les membres de G-Unit Records fait un carton, avec des hits envahissant les ondes comme Window Chopper ou Hustler’s Ambitionz. Un bel effort après un album d’un faible niveau.
« Réussir ou mourir » illustre bien la situation actuelle: 50 Cent est menacé de mort par Mc Griff, un mafieux incarcéré pour meurtre, dont le rappeur aurait parlé dans une de ses chansons. De ce fait, il a prévu de déléguer son poste de patron de label à son lieutenant Lloyd Banks, qui le suit toujours dans son monde de businessmen acharnés, au cas où un incident arriverait…
Côté musique, 50 Cent prépare un nouvel opus pour 2007, avec beaucoup de sonorités R&B. Un disque qui préfigure un changement de style.